Les casinos en ligne en France : une position particulière en évolution

Les casinos en ligne en France : une position particulière en évolution

La position de la France vis-à-vis des casinos en ligne reste nettement plus stricte que dans de nombreux pays européens. Le pays figure parmi les rares États de l’UE à interdire les jeux de casino en ligne (blackjack, roulette, machines à sous), alors que les paris sportifs, les courses hippiques et le poker en ligne sont autorisés. Pour ceux qui souhaitent comparer ce qui se fait ailleurs, il existe des ressources utiles comme https://bonscasinosenligne.com/, pratiques pour prendre du recul sur les modèles de régulation et les offres disponibles.

Situation actuelle et défis

Malgré l’interdiction, une part significative de joueurs français se tourne vers des plateformes non réglementées. Une étude de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) estime que le marché noir du jeu en ligne génère entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros de GGR par an, soit près de la moitié du chiffre du marché en ligne régulé. Ce volume illustre la force d’attraction d’opérateurs sans agrément et les limites de l’interdiction seule.

Ce qu’il faut retenir en un coup d’œil :

  • Protection insuffisante des joueurs : pas de garanties claires sur dépôts, gains ou litiges.
  • Poids du marché noir : concurrence directe des sites non agréés auprès du grand public.
  • Manque à gagner fiscal : recettes potentielles non captées par l’État.
  • Risque accru d’addiction : dispositifs de prévention difficiles à imposer hors cadre légal.

L’Association européenne des jeux et paris (EGBA) alerte sur les risques consommateurs liés à l’usage de sites non régulés et plaide pour un cadre légal adapté aux casinos en ligne en France, afin de mieux protéger les joueurs et récupérer des recettes fiscales aujourd’hui perdues.

Évolutions récentes

Le gouvernement a, un temps, envisagé la légalisation des casinos en ligne via un amendement budgétaire. Le schéma prévoyait une taxe de 27,8 % sur le GGR ; additionnée aux autres impôts sur les sociétés, l’imposition effective aurait atteint 55,6 % des revenus des casinos en ligne. Selon les projections officielles, environ 1 milliard d’euros de recettes fiscales auraient pu être dégagées, tout en asséchant une partie du marché illégal.

La proposition a toutefois suscité une opposition immédiate. L’association Casinos de France, qui regroupe plus de 200 établissements terrestres, a estimé qu’une ouverture du marché en ligne entraînerait –20 % à –30 % de revenus pour le réseau physique, avec jusqu’à 30 % de fermetures et environ 15 000 emplois menacés.
Parallèlement, des acteurs de santé publique, dont Fédération Addiction, ont mis en avant des chiffres préoccupants : environ 1,4 million de personnes à risque de jeu excessif et près de 400 000 présentant des troubles pathologiques. Le risque d’aggravation avec l’arrivée d’une offre légale mal encadrée a été souligné avec insistance.

Face à ces critiques, l’amendement a été retiré, le temps d’approfondir la concertation avec les casinos terrestres et les spécialistes de santé publique.

Perspectives d’avenir

Même si l’ouverture n’est pas actée à court terme, le sujet n’est pas clos. Les autorités laissent entendre qu’un nouveau cadre pourrait voir le jour, à condition de trouver l’équilibre entre bénéfices économiques, protection des joueurs et pérennité des casinos terrestres. Les pistes de travail susceptibles d’être discutées :

  • Canaliser la demande vers des opérateurs licenciés et contrôlés, pour réduire le marché noir.
  • Garantir une concurrence équitable (exigences techniques, certification des jeux, obligations de transparence).
  • Renforcer la prévention : limites de dépôts, messages de mise en garde, outils d’auto-exclusion efficaces, suivi des comportements à risque.
  • Encadrer publicité et promotions pour éviter la sur-sollicitation des publics vulnérables.

En résumé, la trajectoire française reste complexe : il s’agit de surmonter un héritage prohibitif, protéger les joueurs, préserver l’emploi local et reconnaître la réalité d’un usage en ligne déjà massif. La question n’est plus de savoir s’il faut débattre de la légalisation, mais comment la concevoir intelligemment pour limiter les risques tout en assurant un cadre clair et contrôlable.